[Remédiation] Cours sur le genre horrifique et ses sous-genres
1. Le genre du cinéma d'horreur
1.7. Le Gore
Gore est un mot anglais qui désigne le sang versé, coagulé, à la différence de blood, le sang « noble » de la vie qui coule dans les veines. Mais au final, si c’est le terme gore qui est plutôt utilisé en France, les pays anglo-saxons lui préfèrent splatter (du verbe to splatter : éclabousser).
Ce sous-genre du film d’horreur, devenu quasiment un genre à part entière, met l’accent sur l’excès et l’abus de scènes sanglantes. Il se caractérise par un aspect formel très explicite dont l’objectif est d’inspirer le rire, le divertissement ou le dégoût au spectateur. La cruauté sadique s’y étale : le gore va jusqu’au bout de l’insupportable. Membres arrachés, corps éviscérés… tout est montré.
Le cinéma gore tire notamment ses racines du théâtre parisien du Grand Guignol. Celui-ci présentait des spectacles sanglants où l’outrance et la surenchère étaient de mise. En 1908, le Grand Guignol débarque en Angleterre, mais en raison de la plus grande censure de l’art en Grande-Bretagne, il privilégie un ton plus gothique et moins sanglant que son modèle.
Cependant, bien souvent, l’excès même de la violence, son débordement, désamorce la perception au premier degré. Le film gore implique l’idée de mise en scène et de truquage. Il a beaucoup modifié la pratique des cinéastes en terme de représentation de la mort, auparavant souvent rejeté dans un hors champ plus confortable. Herschell Gordon Lewis est considéré comme le père du cinéma gore, avec des films comme Blood Feast (1963) et 2000 maniacs (1964) puis The wizard of gore (1970). L’engouement populaire pour le film permet l’essor du genre.
Les Italiens se démarquent particulièrement dans les années 70 et 80 avec des titres comme L’enfer des zombies de Lucio Fulci (1979), Cannibal Holocaust de Ruggero Deodato (1980) et Cannibal Ferox d’Umberto Lenzi (1981). Plus récemment, on peut également citer Ichi the Killer de Takashi Miike (2001), Haute tension d’Alexandre Aja (2003) et The Green Inferno d’Eli Roth (2013).
Source : http://www.linflux.com/art/vous-reprendrez-bien-une-petite-tasse-depouvante-darling/