[Remédiation] Cours sur le genre horrifique et ses sous-genres
1. Le genre du cinéma d'horreur
1.10. Le snuff movie
Ce sous-genre est plus délicat à aborder. Vraies et fausses informations se mêlent étroitement au sujet de cette « mort en direct ». Le genre tire son nom du verbe anglais « to snuff out », qui signifie « tuer », « zigouiller » quelqu’un. Il s’agirait d’une production cinématographique clandestine, amatrice et illégale. Elle mettrait en scène un assassinat violent, accompagné de tortures physiques et de scènes pornographiques. La victime est censée ne pas être un acteur mais une personne véritablement assassinée.
Les rumeurs sur l’existence des snuff movies existent depuis les années 1970. Ces films restent toutefois considérés comme une légende urbaine, d’ailleurs confirmée en 2001 par les résultats de l’enquête menée par la journaliste française Sarah Finger, relatée dans son ouvrage La mort en direct.
Cependant, il existe une tendance affiliée qui brouille la compréhension de ce qu’est un snuff movie. En effet, les agressions et les meurtres filmés existent. Avec Internet, la tendance est au développement de la diffusion de ce genre de films. Certains ont fait beaucoup parler d’eux car ils collaient à l’actualité, mais leur production n’obéit pas à la même logique. Dans le snuff movie tel qu’il est défini, la mise à mort elle-même n’a pour objectif que l’excitation morbide voire sexuelle qu’elle peut engendrer. Elle obéit à un intérêt purement financier. Dans les autres types de films, les mises à mort ont d’autres raisons d’être et sont généralement liées à une guerre, une idéologie extrémiste, ou la haine et la colère d’une personne ou d’une foule. Leur captation est souvent fortuite ou bien effectuée pour des raisons idéologiques.
Par contre, c’est l’occasion pour les cinéastes d’en faire un sujet à part entière comme dans Le voyeur de Michael Powell (1960), Hardcore de Paul Schrader (1979), ou encore le thriller 8 millimètres de Joel Schumacher (1999) et Videodrome de David Conenberg (1985). Le cinéma gore exploite évidemment le thème. La nouvelle vague de réalisateurs du cinéma d’horreur, le Splat Pack, s’en inspire fréquemment comme dans les Saw de James Wan et les Hostel d’Eli Roth.
Certains films underground essaient volontairement de brouiller les pistes entre ce qui relève de la réalité et la fiction. A serbian film de Srđan Spasojević (2010) notamment, est l’objet de nombreuses polémiques. Il est souvent mentionné et considéré comme un des films les plus traumatisants de tous les temps. Montrer des images du type snuff dans les films peut aussi servir à développer une réflexion sur le pouvoir des images et les rapports entre l’Homme et la violence, comme dans Tesis d’Alejandro Amenabar (1996).
Source : http://www.linflux.com/art/vous-reprendrez-bien-une-petite-tasse-depouvante-darling/